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20 avril 2013

Il faut taxer d'avantage le non bati.

De création récente, l’Association marocaine des agences immobilières a organisé sa conférence de presse à Casablanca, le 8 février. L’objectif de cette structure est d’assainir le secteur des agences immobilières jusque-là caractérisé par une part importante d’informel. Elle ambitionne également d’élaborer une loi qui réglementerait la profession dans le cadre de l’Ordre des agents immobiliers.

«C’est la seule profession qui n’est pas réglementée». Ce constat est revenu fréquemment dans les propos des membres de l’Association marocaine des agences immobilières (AMAI). Et c’est principalement pour «organiser le secteur (des agences immobilières) et l’assainir que nous avons créé cette association», a déclaré Mohamed Lahlou, président de l’AMAI qui soutient qu’il y a beaucoup d’intervenants qui s’activent dans l’informel. Cet «assainissement» passe par une mise en place juridique à même de réglementer le travail des agences immobilières et défendre les intérêts de
l’acquéreur d’un bien immobilier et également celui de l’agent immobilier. Un autre mot est également revenu en boucle durant la rencontre avec la presse : «La confiance» entre l’agent immobilier et son client en cas de litige : «Nous avons établi une charte éthique afin de développer la culture de la confiance. Nous allons également émettre des cartes professionnelles qui seront délivrées par l’association».

Pléthore d’intermédiaires

Majid Alaoui, également membre de l’AMAI, a précisé que pour pouvoir bénéficier de cette carte professionnelle, il faut que l’agence ait, au moins, une année d’exercice et qu’elle dispose d’un local. Selon Majid Alaoui le marché de l’immobilier souffre de la multitude d’intermédiaires qui fixent les prix : «le fait de s’adresser à une association permettra de parler le même langage».
Les membres de l’AMAI, qui compte pour l’heure une trentaine d’adhérents, ont également annoncé leur volonté de signer une convention avec les agences foncières «afin d’accéder à l’ensemble des informations relatives à un bien immobilier (le prix réel, le nom du propriétaire…) et une autre avec l’Ordre des notaires».

Pour une loi qui régit la profession En plus de l’annonce d’une prochaine caravane dans différentes villes du pays afind’attirer des adhérents hors de Casablanca, Mohamed Lahlou a fait savoir qu’une
commission s’attelle depuis trois mois à établir un projet de loi qui gérera la profession d’agent immobilier «Il est dans l’intérêt du client qu’une pareille loi soit promulguée. Nous créerons par la suite l’Ordre des agents immobiliers afin d’avoir un management moderne du métier».
Morosité du marché
Le marché de l’immobilier est actuellement morose en raison de l’augmentation des prix : «Ce n’est pas un marché professionnel», dira à ce propos Majid Alaoui. De son côté, Moncef Lahlou de l’AMAI, soutient que le principal problème vient du fait que chaque quartier, notamment à Casablanca, a ses propres prix, et les clients sont limités par les crédits bancaires : «La demande est énorme, mais l’offre n’écoute pas les professionnels». Pour mettre un terme à cette situation de blocage, l’AMAI propose d’augmenter la taxe sur le non bâti et les locaux inoccupés : «Il y a un nombre incalculable d’hectares à Casablanca qui sont inexploités parce que non bâtis ou alors
ce sont de vielles usines, depuis longtemps, désaffectées. Si on augmentait la taxe, les propriétaires seraient alors obligés de vendre ce qui aura pour conséquence de dégager un gisement de foncier. L’offre en foncier augmentant, les prix baisseront ce qui se traduira par la baisse des prix du logement».

L'indice des prix

L’AMAI s’attèle actuellement à établir l’indice des prix de l’immobilier résidentiel à travers l’ensemble du territoire national ce qui a permis de constater l’énorme différence entre les prix proposés par les propriétaires et ceux obtenus par les acquéreurs. C’est à Casablanca où la spéculation est la plus forte. À titre d’exemple, un propriétaire d’un bien immobilier demande le prix de 24 000 DH le m2 alors que la vente se conclut entre 16 000 ou 21 000 DH. Selon Mohamed Lahlou, ces écarts entre les prix auxquels les transactions se concluent et ceux demandés grèvent le marché de l’immobilier résidentiel.

Publié le : 13 Février 2013 - Samir Benmalek, LE MATIN

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